L’Archiviste Christian ZOGO : « J’ai demandé à l’IA ce qui se passerait si on privatisait les Archives Nationales du Cameroun en 2030 ».

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L’Archiviste Christian ZOGO : « J’ai demandé à l’IA ce qui se passerait si on privatisait les Archives Nationales du Cameroun en 2030 ».

Après plusieurs années de débats, de consultations et de tentatives de modernisation des Archives Nationales, le gouvernement camerounais décide de passer le relais à l’entreprise privée ARKIV S.A. : Une société spécialisée dans la gestion des données et la numérisation.

Le modèle adopté est celui du partenariat public-privé (PPP) : l’État reste propriétaire des archives, mais une entreprise privée assure leur gestion, leur numérisation et leur valorisation. L’entreprise a l’obligation de respecter une série de conditions strictes concernant la conservation des documents et l’accès public.

– Premier impact : numérisation et accessibilité

Dans un premier temps, les archives qui étaient dans un état de dégradation avancée bénéficient d’une numérisation à grande échelle. Les chercheurs, étudiants et citoyens ont désormais accès à une plateforme en ligne où des millions de documents sont consultables. Grâce à des technologies avancées de reconnaissance optique de caractères (OCR), des milliers de documents manuscrits sont rendus accessibles en quelques clics.

Cependant, un accès gratuit est réservé uniquement aux documents historiques et aux informations non sensibles. Pour des documents plus récents ou classifiés, un système payant est mis en place, créant des tensions au sein de la population.

– Les tensions : entre progrès et contrôle privé

À mesure que les archives se modernisent, certains dénoncent la privatisation des accès. Des voix s’élèvent pour critiquer la nouvelle plateforme, pointant le fait que certaines informations sensibles sont désormais uniquement accessibles moyennant un abonnement annuel. Les universitaires dénoncent la possible restriction de l’accès à des archives jugées essentielles à la compréhension de l’histoire récente du pays.

Plus inquiétant encore, certains documents historiques qui auraient dû être ouverts au public, sont temporairement suspendus de la plateforme pour des « raisons de sécurité nationale ». Des rumeurs circulent alors sur la possible manipulation ou dissimulation d’informations sensibles, notamment sur des événements politiques récents.

– Le rôle du gouvernement : équilibre délicat

Le gouvernement camerounais, bien qu’ayant délégué la gestion des archives, doit faire face aux critiques des associations citoyennes et des journalistes qui s’inquiètent du manque de transparence. Le ministère de la Culture et des Arts, tout en veillant à maintenir un certain contrôle, met en place une commission de surveillance indépendante qui s’assure que la gestion privée respecte l’éthique et l’intérêt public.

Cependant, ce contrôle est souvent jugé insuffisant, notamment par les groupes de défense des droits de l’homme, qui demandent à ce que les archives liées à certaines périodes sombres de l’histoire du pays, comme les années 90 et 2000, soient totalement ouvertes au public.

– Les avancées technologiques : un tournant pour la conservation

Un autre impact positif de cette privatisation est la conservation numérique des archives les plus anciennes. Les documents d’archives, qui étaient avant conservés dans des conditions précaires dans des bâtiments souvent inadaptés, sont désormais stockés dans des centres de données modernes et sécurisés, loin des risques d’incendie ou de détérioration due à l’humidité.

– Conséquences à long terme : l’héritage historique à double tranchant

À long terme, le modèle de gestion privé peut offrir une plateforme beaucoup plus sophistiquée et accessible qu’une gestion publique classique. Les archives, numérisées et mises à jour en temps réel, deviennent un outil précieux pour les chercheurs internationaux, et le Cameroun devient un modèle pour d’autres pays africains.

Cependant, ce succès technologique cache un dilemme moral : l’équilibre entre l’accès libre et l’intérêt stratégique du gouvernement devient une question de plus en plus sensible, alimentant un débat permanent sur la mémoire historique et la transparence.

La privatisation des Archives Nationales du Cameroun en 2030 a apporté des avancées indéniables en termes de numérisation, d’accessibilité et de conservation. Mais ce modèle hybride a aussi ouvert la porte à des questions sur la privatisation de la mémoire nationale, l’accès à l’information et la gestion des archives sensibles. Ce qui aurait pu être une révolution s’avère être un terrain de tension entre modernité et contrôle.


ZOGO GWET – CEO ARKIV
ARCHIVISTE D’ÉTAT

ATN

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