Les années ’90 à 2000 en Côte d’Ivoire ont été marquées par l’empreinte d’un homme ; Alassane Dramane Ouattara. Une catastrophe humaine qui a promis et exécuté des tentatives de putschs et putsch. Déstabilisé ce pays. Et le tremper dans une guerre civile. Ce chapelet de drames a sombrement changé le visage de la Côte d’Ivoire. Les plaies sont encore béantes. Non cicatrisées. Et les cœurs saignent toujours. Le Cameroun vient d’avoir son second Alassane Ouattara. Le premier ayant échoué depuis 2018.

Tout commence par les mots

Le drame ivoirien tout comme le double-génocide rwandais-Tutsi ont commencé par des mots. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, Dramane Ouattara est l’instigateur et promoteur du langage de haine. Il a menacé la Côte d’Ivoire le 9 décembre 1999. ‘‘ Le moment viendra où je frapperai ce régime moribond de Bédié. Il tombera et je rentrerai au pays avant la fin de l’année. ’’ Un coup d’État survient la veille de Noël. Henri Konan Bédié sort. Ouattara revient à bord d’un vol Air France. Le steward indique. ‘‘ Le futur Président de la Côte d’Ivoire ’’ est à bord.

Ouattara n’est pas satisfait du post-putsch. Le 21 mars 2001 lors d’un meeting dans le Nord de la Côte d’Ivoire, il revient à la charge. ‘‘ Je rendrai le pays ingouvernable… S’ils veulent, on va tout gnagami ’’ (gnagami, terme malinké signifiant ‘‘ mélanger ’’, en fait, ‘‘ tout casser ’’). Il est convoqué par Emile Boga Doudou, Ministre d’État, Ministre de l’Intérieur, pour être entendu. Ce froussard renie ses propos. Mais un mois plus tard, le pays est attaqué nuitamment. Par ces menaces-attaques, Ouattara plante les germes de l’in-gouvernementalité dans le pays. En juillet 2002, il annonce depuis Korhogo, son refus de se prêter au jeu démocratique. ‘‘ Je n’attendrai pas 5 ans pour arriver au pouvoir. ’’ En 2003, sa rébellion secoue le pays et lui, arguant qu’on peut faire des élections sans désarmement, exige que les présidentielles se tiennent en 2005.

Emboucher la même trompette

Issa Tchiroma Bakary, Président du FNSC (Front National du Salut du Cameroun), est dans ce registre de langage. Son texte de démission du gouvernement, contient les ferments de haine et de division. ‘‘ On ne nous traitera plus de mouton du Nord ’’ est en substance la phrase phare de son message. Ouattara lui, disait, ‘‘ on ne veut pas que je sois Président parce que je suis musulman et du nord. ’’ Encore le ‘‘ Nord ’’. Exactement comme Ouattara, qui braillait que sa vie était menacée, Tchiroma a embouchée la même trompette. Le 3 octobre 2025, il déclare. ‘‘ On peut arrêter Tchiroma, on peut enfermer Tchiroma, on peut suicider Tchiroma… Mais on ne peut pas suicider tout le peuple. Tchiroma, c’est la volonté́ du peuple ’’. Le journal ‘‘ Jeune Afrique ’’ s’en charge d’essaimer cette graine de déstabilisation dans l’opinion. En réponse à l’agitation de Tchiroma, le Ministre Bello Bouba Maigari dans un texte qui lui ait attribué, écrit. ‘‘ Une société humaine fonctionne avec des règles et des lois. On ne défie pas la loi. ’’

Cours de droit

Impatient, poussé dans le dos par la populace du MRC-BAS, le président du FNSC s’autoproclame président ‘‘ élu ’’ quelques heures après la clôture des bureaux de vote le 12 octobre 2025. Pourtant, le 8 octobre 2018, il donna un cours magistral de droit à Maurice Kamto qui s’était auto-sacré président ‘élu,’ moins de vingt-quatre heures, après la présidentielle du 7 octobre 2018. ‘‘ On ne peut pas vouloir gouverner le Cameroun et se garder d’en respecter les lois et règlements. Nous appelons le peuple camerounais, dont nous sommes tous convaincus de la grande maturité, à attendre sereinement la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel. Respecter les lois et les institutions de notre pays, c’est aussi montrer de la considération pour la Nation dont nous sommes les filles et les fils ! Je voudrais rassurer les Camerounais que les mesures idoines sont prises par le gouvernement pour prévenir toutes tentatives de déstabilisation de notre Nation, d’où qu’elles viennent. ’’ Martela Tchiroma, Ministre de la Communication qui, à son tour ignore ‘‘ qu’il n’y a pas d’autres conseils constitutionnels qui proclament les résultats avant la date prescrite par la loi. ’’

S’autoproclamant ‘‘ empereur ’’, Maurice Kamto violait l’article 136 du Code électoral. Il dispose. ‘‘ Les décisions du Conseil Constitutionnel relatives aux opérations électorales, aux résultats des élections et aux candidatures ne sont susceptibles d’aucun recours. ’’ Pourtant, quatorze ans plus tôt, Kamto, alors Doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Yaoundé II, sermonnant l’opposition qui dénonçaient des irrégularités à la suite de la présidentielle de 2004, disait la même chose. ‘‘ La Cour Suprême statuant comme Conseil Constitutionnel a arrêté et proclamé les résultats de l’élection présidentielle du 11 Octobre 2004. On en connaît le vainqueur, exit donc la bataille des chiffres. Car pour ceux qui sont attachés à la légalité républicaine, les décisions de cette auguste juridiction sont comme des dogmes. Non pas qu’on y puisse déceler parfois quelques scories ; mais notre système juridique pose pour principe immuable, qu’en disant le droit, la haute juridiction, tel le Pape, est habité par la grâce d’infaillibilité. C’est pourquoi, elle parle no varietur, une fois pour toutes et ce qu’elle arrête et proclame est sans recours. ’’ Cette compétition électorale, avait été largement remportée par le Président Biya (70,92%) contre (17,40%) pour John Fru Ndi. Sa demande d’entrer au gouvernement est revisitée. Il est nommé Ministre délégué auprès du ministre de la Justice en décembre 2004. Moins de deux mois après sa prise de position en faveur du gouvernement.

Terreur à la Florence Ayafor au Nord

Ouattara, leur compère s’était enfermé dans une chambre au Golf Hotel (Abidjan) pour s’auto-sacrer ‘‘ roi ’’ de la Côte d’Ivoire, sous les yeux éteints du Sud-coréen Choi Young-Jin, avec la complicité de Youssouf Bakayoko empressé à agiter de faux procès-verbaux. Cet auto-sacre a causé à la Côte d’Ivoire le génocide Wé et plus 15 000 morts contrairement au faux chiffre de 3000 fabriqué par les cellules criminelles impérialistes.

La folie de Tchiroma Bakary aurait déjà causé deux morts innocentes dans le Nord. ‘‘ Bertrand Menye originaire du Sud Cameroun a été lâchement assassiné alors qu’il rentrait chez lui après avoir accompli son devoir citoyen en allant voter à Maroua, capitale régionale de la 1ere fille du Renouveau. Ce crime lâche et odieux aurait été commis par de vulgaires fanatiques du FSNC qui prône désormais la violence sous toutes ses formes. ’’ Écrit Simon Metsengue dans son papier ‘‘ Présidentielle 2025 : 2 morts, Tchiroma ça suffit ! ’’ Il expose aussi le cas de la jeune gendarmette MDL Ebah Sarah. Elle aurait été ‘‘ massacrée le soir du 12 août 2025 à Garoua par les mêmes milices fanatiques. ’’ Puis mutilée. ‘‘ Bras coupé, crâne défoncé à coup de latte, et son corps lacéré à la machette. ’’ La terreur vécue par Florence Ayafor, officier à la prison Centrale de Bamenda (capitale du Nord-Ouest), assassinée le 29 septembre 2019, par les terroristes ambazoniens. Noah Omgba Léopold, du ‘‘ Le Leader des Communications Modernes ’’, regrette que ces barbares aient ‘‘ brûlé le camion de la gendarmerie qui pourtant aidait à lutter contre la secte terroriste ’’ Boko Haram qui incendie et tue dans cette région.

Mea culpa…

Au-delà des coïncidences troublantes entre les propos de Ouattara et les revendications du Ministre Issa Tchiroma, le témoignage le plus éloquent qui a convaincu l’opinion sur l’implication du Président du FSNC dans un programme de déstabilisation du Cameroun, c’est son entêtement à ne pas écouter la voix de la raison.

Selon Sismondi Bidjocka dans son éditorial du 15 octobre 2025, le ministre Tchiroma aurait demander à ses partisans de ‘‘ baisser les armes ’’ et sagement ‘‘ attendre les résultats de la Cour Constitutionnelle ’’. Mea-culpa…

Feumba Samen