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« Les Camerounais sont assez matures » : Entre lucidité présidentielle et cynisme institutionnel.
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« Les Camerounais sont assez matures » : Entre lucidité présidentielle et cynisme institutionnel.
« Nous avons fait tous ces efforts pour bâtir une démocratie… Le moment venu, il y aura des candidats, je crois que l’idée de préparer quelqu’un… c’est des idées proche de la monarchie ou de l’oligarchie, les Camerounais choisiront. Ils sont assez matures. » C’est un entretien du Président Paul Biya qui est revenu dans l’actualité ces derniers jours. Cet extrait tiré d’un entretien télévisé, salué par certains comme une main tendue à la démocratie. Mais à l’analyse, il sonne davantage comme un miroir brisé tendu à une nation enfermée dans un système électoral verrouillé.
Car oui, les Camerounais sont mûrs. Mûrs de patience, mûrs de résignation parfois, mûrs de frustrations démocratiques contenues depuis plus de quarante ans. Mais sont-ils véritablement en mesure de choisir ? Et si oui, selon quelles règles, avec quelles institutions, dans quelle transparence ?
Une maturité politique confisquée
Depuis des décennies, le peuple camerounais a démontré une étonnante capacité à s’organiser pacifiquement, à débattre, à espérer. Mais son intelligence politique n’a cessé d’être brimée par :
un code électoral non réformé, qui rend illusoire toute alternance ; un organe électoral structurellement dépendant de l’exécutif ; un Conseil constitutionnel monolithique, incapable de faire contrepoids ; et une absence chronique de liberté d’expression réelle dans l’espace public. Dans ces conditions, affirmer que les Camerounais choisiront revient à répéter au peuple : vous êtes libres, mais sans clés.
Le théâtre de la succession sans script
Depuis plus de quatre décennies, Paul Biya a soigneusement entretenu le mystère de sa succession. Pas de dauphin, pas de transition annoncée, pas de scénario institutionnel. Ce flou n’est pas le fruit du hasard, mais une stratégie de survie politique : sans héritier désigné, chacun reste suspendu au silence présidentiel, et le système demeure figé.
Or cette incertitude, si elle protège momentanément l’ordre établi, déstabilise profondément les fondements républicains. Aucun État moderne ne peut se permettre d’ignorer la planification politique, au nom du secret et de la crainte de l’après.
Quel horizon pour 2025 ?
Le président Biya a jusqu’au 20 juillet 2025 pour convoquer le corps électoral. Mais ce n’est pas l’agenda juridique qui importe : c’est le contenu politique du processus.
Si rien n’est fait pour :
ouvrir un dialogue politique sincère, réformer les institutions électorales, créer les conditions d’une compétition équitable, alors le scrutin présidentiel d’octobre ne sera qu’un nouveau rite vide, un simulacre d’élection, sans enjeu véritable, sans débat structurant, et sans alternative crédible.
Une conscience collective à réveiller
Si le président estime que les Camerounais sont mûrs, alors qu’il leur en donne les outils : les garanties d’une élection libre, d’un processus limpide, d’un avenir ouvert. Car une démocratie ne se mesure pas à la seule capacité à voter, mais à la possibilité d’espérer, de changer, de choisir autrement. En octobre prochain, la maturité du peuple camerounais ne doit pas être flattée. Elle doit être respectée. Et toi tu en penses quoi ?
Prof. Vincent Sosthène Fouda
Socio-politologue

ATN
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