Emmanuel Bondé : Un Patriarche S’en Va, L’Héritage d’un Homme de Valeur Reste—La dernière révérence.

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Emmanuel Bondé : Un Patriarche S’en Va, L’Héritage d’un Homme de Valeur Reste—La dernière révérence.

Le 3 janvier 2025, le Cameroun perdait un de ses plus éminents fils, Emmanuel Bondé, un homme qui a consacré sa vie à l’État et à son peuple. Ancien ministre, membre du Conseil Constitutionnel et père de nombreuses réformes, son parcours exceptionnel a marqué l’histoire du pays. Ce 1er février 2025, ses obsèques officielles à Batouri, sa ville natale, ont été l’occasion de lui rendre un hommage à la hauteur de son engagement et de son dévouement. Cette cérémonie, riche en émotion et en respect, a permis de célébrer un homme qui a vécu sa vie avec intégrité et qui s’en est allé après avoir accompli sa mission sur terre.

Emmanuel Bondé, né le 4 janvier 1947 à Batouri, dans le département de la Kadey, a marqué son époque par un parcours exceptionnel. D’abord, son brillant parcours scolaire et universitaire l’a conduit à se consacrer à l’enseignement et à la fonction publique, où il s’illustra dans plusieurs secteurs. De l’école primaire à l’École Normale Supérieure de Yaoundé, Emmanuel Bondé s’est toujours montré déterminé à servir son pays avec rigueur et engagement. Tout au long de sa carrière, il a occupé des postes de grande responsabilité, contribuant activement à la mise en œuvre de réformes majeures dans le domaine administratif et institutionnel.

L’un de ses plus grands accomplissements fut sans doute son rôle en tant que ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique. Une période où il a œuvré pour la modernisation du secteur industriel et minier du Cameroun, dans le but de doter le pays des infrastructures nécessaires pour prendre son envol. C’est également durant cette période qu’il a été un acteur clé dans la consolidation du secteur énergétique et des ressources naturelles, des piliers essentiels pour la croissance du pays.

En 2006, Emmanuel Bondé est nommé ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, un poste dans lequel il marqua un tournant décisif pour l’administration camerounaise. C’est sous sa direction qu’a été mis en place le SIGIPES, un système qui révolutionna la gestion du personnel de l’État. Grâce à cette réforme, l’administration publique s’est dotée d’une structure moderne et transparente, facilitant ainsi la gestion des ressources humaines. Emmanuel Bondé a également marqué son passage par des réformes qui ont permis de renforcer la transparence et l’efficacité de la fonction publique.

Mais c’est son engagement en tant que membre du Conseil Constitutionnel, un poste qu’il occupa à partir de 2018, qui restera sans doute l’un de ses legs les plus durables. Tout au long de son mandat, il a fait preuve d’une grande rigueur juridique et d’une loyauté inébranlable envers la Constitution camerounaise. Son sens aigu de la justice a renforcé la crédibilité de cette institution, essentielle à la démocratie du pays.

Un Hommage À Un Homme De Valeur

Ce 1er février, la ville de Batouri a accueilli des milliers de personnes venues rendre hommage à ce patriarche dont l’œuvre et l’engagement avaient transcendé les frontières de sa région. De l’évêque de Batouri, Monseigneur Marie Marcellin Dabnyemb, aux dignitaires politiques, en passant par les habitants de la Kadey, tous ont salué un homme d’une grande humanité, respecté pour ses principes et son sens de l’honneur dans une cérémonie présidée par le gouverneur de la région de l’Est représentant du chef de l’État.

Lors de la cérémonie, des discours poignants ont été prononcés, soulignant la vie exemplaire d’un homme dont la carrière a été entièrement dédiée à la nation. Le ministre Joseph Lé, actuel ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, a évoqué l’héritage qu’Emmanuel Bondé a laissé dans la modernisation de l’administration publique, saluant son rôle crucial dans la mise en place du SIGIPES, un système devenu emblématique du progrès administratif du Cameroun. De son côté, un membre du Conseil Constitutionnel, ayant pris la parole en l’absence du président, a rappelé l’intégrité et l’engagement de Bondé, soulignant que sa contribution à la justice et à la gouvernance du pays restera gravée dans les mémoires, sa famille, les chefs traditionnels tous ont évoqué un homme intègre dont tout le pays regrette la disparition.

Un moment particulier de cette cérémonie fut l’hommage rendu par la ville elle-même. Le Maire Auberlin Mbelessa, conscient de l’importance de cette journée, a pris soin de préparer la ville pour cet événement d’une ampleur exceptionnelle. Avant les obsèques, Batouri a été métamorphosée par un nettoyage minutieux et des aménagements qui ont permis à la ville d’offrir un cadre digne et respectueux pour accueillir dignement les invités et les autorités venues de partout dans le pays. Un acte symbolique, mais d’une grande portée, qui témoignait du respect porté à l’homme qui, de son vivant, avait œuvré pour le développement de sa région et de son pays. Le Maire, bien qu’en retrait par rapport aux grands discours de la cérémonie, a fait ainsi preuve de son dévouement envers la mémoire du patriarche et envers sa ville.

Un Modèle pour la Kadey et au-delà

Emmanuel Bondé n’est plus parmi nous, mais son héritage perdurera à travers les générations futures. Son parcours incarne un modèle d’intégrité, de discipline et de dévouement au service public, et il est à espérer que nombreux seront ceux, dans la Kadey et ailleurs, à s’inspirer de son exemple. Sa disparition laisse un vide immense, mais c’est un vide qui doit être rempli par ceux qui reprendront le flambeau qu’il a allumé au cours de sa vie.

L’hommage rendu par la nation entière à ce grand homme témoigne de l’impact de son œuvre et de sa vision pour un Cameroun moderne. Si Emmanuel Bondé s’en va après avoir accompli sa mission sur terre, il laisse derrière lui un modèle à suivre pour les générations futures, un homme dont l’exemple guidera toujours ceux qui auront la chance de croiser sa route.

Emmanuel Bondé a été un pilier de l’administration publique camerounaise, un défenseur des principes démocratiques et un grand bâtisseur. Son départ n’est pas une fin, mais le début d’une nouvelle ère, où l’on espère voir surgir d’autres Bondé, des hommes et des femmes porteurs de valeurs et d’idées novatrices pour construire un Cameroun toujours plus fort, plus juste et plus uni.

Que son âme repose en paix, et que son héritage continue à guider les pas de tous ceux qui œuvrent, comme lui, pour le bien de leur peuple et de leur nation.


Marouane Oumarou

ATN

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